« J’ai eu la douleur de perdre mon époux, en juin 2018, à la suite d’un cancer qu’il a courageusement combattu durant 4 ans. Dès l’annonce du diagnostic, nous savions que la lutte serait longue et le parcours bien cahoteux. Son cancer s’était attaqué à son cœur et rendait les traitements assez compliqués et, malheureusement, peu efficaces. Cette situation a généré beaucoup de stress et de peine pour mon époux et moi-même. Nous avons dû vendre notre maison, dont l’entretien devenait trop lourd, et acheter un condo. Ceci a entraîné son lot d’inquiétudes, de travail, de deuils et de bouleversements au quotidien. Puis, on nous a annoncé qu’aucun traitement ne pouvait plus être prodigué et que mon époux devait entrer en soins palliatifs.

Ce fut à la fois une difficile épreuve de le voir s’affaiblir de jour en jour et un grand privilège de pouvoir le soutenir et le réconforter jusqu’à la fin. Quand la fin est arrivée, ce fut un grand choc quand même, car il y a une énorme différence entre voir quelqu’un s’affaiblir, mais avec qui on a quand même la possibilité de communiquer, et voir quelqu’un nous quitter, fermer les yeux pour toujours.

Après tous ces événements, j’ai vécu un « choc post-traumatique », une période de grande détresse émotionnelle et de solitude extrême, car nous n’avions pas d’enfant ensemble. J’ai eu besoin d’aide pour reprendre pied, pour redevenir fonctionnelle. Le plus difficile a été de réapprendre à m’occuper de moi, puisque toutes mes actions tenaient d’abord compte des besoins de mon époux. C’était ce qui avait le plus d’importance pour moi.

C’est là que le service d’aide psychologique dispensé à la merveilleuse Maison Michel-Sarrazin m’a été d’un grand secours et j’en suis très reconnaissante. J’ai eu le privilège d’intégrer un groupe de soutien pour le deuil, dirigé par Mme Louise Gaboury, psychologue à Michel-Sarrazin. Ces groupes sont extraordinaires et donnent des outils formidables pour les endeuillés du cancer que nous sommes. Cette terrible maladie qui s’étire souvent dans le temps nous faisant vivre des montagnes russes émotionnelles, allant d’espoirs…en désespoir, en  renoncements de toutes sortes et le « lâcher prise » est très difficile... Au final, elle creuse de profondes crevasses d’où il est presque impossible de sortir sans aide. Et de l’aide, nous en avons besoin.

Et c’est ce qu’on trouve dans le groupe de soutien. Ce groupe, dirigé de main de maître par Mme Gaboury, nous permet de ventiler, de partager, d’échanger entre nous en toute liberté, sans jugement. Chacun se sent compris et soutenu. Pour moi, je crois qu’il est un « service essentiel » pour les proches aidants et/ou la famille. Soutenir et prendre soin d’un proche malade c’est comme préparer un voyage… qui nous laissera seul sur le quai, profondément désemparé. Les ateliers de deuil comprennent 10 semaines très bien planifiées et chacune d’elles a son thème propre qui nous permet de cheminer et de s’outiller pour traverser l’épreuve d’un tel départ.

Le processus de reprise de contrôle sur ma vie a pris quelques mois. Il y a eu de bonnes journées et d’autres moins bonnes. Puis, j’ai tranquillement repris le travail, de manière progressive.

Aujourd’hui, tout n’est pas parfait, mon époux me manque, me manquera  toujours, mais je vais beaucoup mieux. J’ai maintenant des outils qui m’aident à traverser les journées plus difficiles et je m’en sers! Merci au service de soutien psychologique de la Maison Michel-Sarrazin et aussi à Mme Gaboury, bien sûr !

En conclusion, cette épreuve aurait pu demeurer une épreuve faisant partie de mon parcours de vie, de ma route. Cependant, j’ai choisi de l’utiliser de manière constructive, j’ai acquis une formation afin d’être bénévole auprès de personnes en soins palliatifs pour les soutenir eux et leur famille dans les épreuves qu’ils vivent. Je crois, bien humblement, que ce qui nous aide à nous relever d’une épreuve, c’est d’aider quelqu’un à notre tour afin que tout ce chagrin ait une fin utile. »

- Louise Lotser, proche aidante

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